« Femme / homme, notre identité sexuelle en question » – Verbatim

Le Café Psy du 06.03.14

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Compte tenu du sujet, nous signalons par un « H » la parole des hommes.

Dans l’enfance

« Je n’ai jamais eu envie d’être un garçon. Je me suis bien plue en tant que petite fille. On me disait souvent que je savais y faire avec mon père. »

« Je me suis construite contre mes quatre frères nés avant moi, en opposition. Je n’avais qu’une idée : échapper à la tribu des mecs !»

« Mon père aimait bien les garçons. Quand une fille naissait, ça ne l’intéressait pas trop. »

« Ma mère n’était pas tellement maternelle. Elle donnait surtout des enfants à son homme »

H : « Quand ma mère prenait le volant, à chaque fois, je hurlais à la mort, alors que mes trois soeurs, elles, n’avaient pas peur. »

«  Avant ma naissance, tout le monde attendait un garçon. Ma mère avait même jeté les affaires de fille. Et quand mon frère est né, j’ai été exfiltrée chez une tante plusieurs semaines chez une tante. »

«  J’ai été très marquée par les stéréotypes de l’enfance. Mon père n’était pas ce qu’on appelle «  un homme, un vrai ». Alors que ma mère était bien une femme. »

Identité

H : « Mon identité me va. Je ne fais pas partie des gens qui disent « j’aurais aimé être du sexe opposé » »

H : « Quand j’étais ado, j’avais plus d’amies filles que d’amis garçons. Les filles me parlaient de mon côté féminin sans jamais pouvoir préciser ce que c’était. Cette part féminine en moi, je l’ai acceptée, je m’en suis même glorifié à un moment. Et paradoxalement, ma part masculine a plutôt émergé autour de la trentaine, c’est à dire au moment où je suis devenu père. »

«  J’ai surdéveloppé une apparente féminité. Ce n’est que vers quarante ans que j’ai enfin associé mon côté masculin et mon côté féminin. J’ai une apparence féminine, mais à l’intérieur, c’est un combat. »

H : « Nous, on achetait Lui pour déshabiller les femmes. Vous, vous achetez Elle pour vous habiller. »

H : « Je trouve que la douceur comme signe de féminité, c’est un stéréotype. Il y a aussi un pouvoir de la douceur. »

«  Quand j’étais « chef », je n’étais jamais dans le rapport de force. D’ailleurs, certains disaient : « Lui, il ne peut pas être chef ». »

« C’est le ying et le yang. Je suis femme et pas homme, mais j’ai une part de masculin qui sert mon féminin. L’important, c’est d’essayer de trouver un équilibre entre les deux. Les deux parts sont complémentaires »

« Ma part de masculin, c’est de ne pas être en retrait, de m’affirmer, de me positionner, pas de diriger, comme ma mère, mais de me positionner à part entière. »

Couple

« Dans mon couple, on me dit plus masculine, et lui plus féminin. »

« Dans ma construction de femme, je me suis rendue compte que je choisissais toujours le même type d’homme : puissant, protecteur, mais avec un côté féminin, c’est à dire, tendre, prévenant, attentionné et à l’écoute. »

Questionnements

H : « C’est très troublant, cette question de l’identité : « L’envie de pénis » pour les femmes est-elle plus forte que celle, pour les hommes, d’être du sexe féminin ? »

« Pendant très longtemps, je me suis interrogé sur le fameux « mystère de la femme » pour les hommes. J’ai beaucoup interrogé mes amants là-dessus. Pour eux, c’est très physiologique car notre sexe est caché. Le physiologique, est en fait le maître de l’identification sexuelle. Pourtant, moi je me sentais très transparente. »

H : « On m’a souvent dit « tu parles comme une fille », « tu réfléchis comme une fille ». Je ne sais pas bien ce que ça signifie… »

« Avec la question de l’homoparentalité, j’ai ressenti un effet miroir. Comme un doute sur l’association féminité/maternité. La question de l’identité homme/femme est plus compliquée à envisager aujourd’hui. »

H : « Il est intéressant de ne pas trop savoir ce qu’on est, mais c’est aussi pour ça que cela reste difficile à définir. »

Parents

« La mère tout comme le père doivent permettre à l’enfant de se désidentifier pour trouver sa propre identité. »

« Je n’ai jamais catalogué mon fils comme garçon. »

« Un de mes fils m’a demandé en cadeau une dînette, j’ai dit oui. Mes parents, eux, n’auraient jamais accepté. »

H : «  Pour moi, le féminin renvoie à la tendresse, à l’enveloppement, à la protection. Le masculin renvoie à l’ordre et au cadre. L’amour serait du côté féminin, la loi, du côté masculin. Avec cette définition, dans mon couple, vis à vis des enfants, l’ordre était inversé. »

« J’ai élevé mon enfant seule. Il n’y avait pas de complémentarité. J’ai senti que je ne pouvais pas être père et mère ensemble. Je sentais que mon enfant avait un manque que je ne pouvais combler. »

« En tant que mère célibataire, je n’ai pas été un bon père. »

Dans la famille

« Ma grand-mère maternelle a eu une fille. Par peur de faire d’autres filles, elle n’a plus eu d’autre enfant. »

H : « J’ai grandi dans une famille très féminine, coincé entre ma mère et ma soeur. C’était très agréable. Même si je le connaissais, je n’ai découvert mon père, et donc le masculin, que beaucoup plus tard. »

Le Café Psy : « Psychologiquement, toutes les options sont possibles dans la façon dont on intègre son identité, dont on intègre la part qu’on a pu prendre à chacun de nos parents. »

Phallus

« On confond phallus et masculin. Le phallus, c’est la puissance. De ce point de vue, les femmes sont aussi masculines que les hommes. »

« La maternité m’a révélée dans ma puissance féminine. »

« Je ne me suis jamais posé la question de mon côté phallique. Peut-être est-ce une défense contre un trop plein de masculin dans ma famille, contre la puissance du père ? »

« Vivre et être en possession de ses qualités profondes, pouvoir profiter de cela, c’est cela être phallique. »

Le Café psy : « Le pénis est associé au phallus dans les sociétés occidentales. L’histoire des mots a son importance dans l’approche psychanalytique. On a associé puissance et phallus, car à l’époque, la puissance sociale était du côté du masculin. Même si le terme a évolué aujourd’hui, même s’il s’est adouci, il reste symboliquement en parallèle avec la puissance et la loi. On pourrait pourtant rétablir la parité « phallique », car en réalité, elle n’est pas donnée par l’anatomie. »»

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